Par: Comptabilité 7-2-2013
Autopsie d’une attitude qui fabrique avant tout de la déception et conduit à se départir du pouvoir d’agir
« C’est rarement vis-à-vis de soi-même que l’on a des attentes et quand c’est le cas, elles ressemblent à des exigences qui conduisent potentiellement au perfectionnisme et à la dévalorisation », pointe d’emblée Sylvaine Pascual, coach et fondatrice d’Ithaque Coaching. Illustrons : vous attendez une promotion, or la décision ne dépend pas de vous. Si vous placez beaucoup d’attentes dans son obtention, la déception vous guette.
Les attentes sont rarement une bonne chose car elles reposent essentiellement sur des incertitudes
Toutefois, « on peut en avoir vis-à-vis de soi-même, qui peuvent être positives, celles qui sont en lien avec nos valeurs par exemple et qui nous poussent à vouloir vivre en cohérence avec elles », nuance-t-elle.
Par ailleurs, attendre beaucoup de choses de soi et de sa carrière s’accompagne généralement d’une seule option : réussir, « une exigence hautement stressante » comme l’observe notre coach. Au bout de cette attente, au bout de cette exigence, le risque est grand de croiser le sentiment d’échec.
Et contrairement à ce que l’on peut se dire en plongeant dans le grand fourre-tout où sont jetés pêle-mêle attentes, aspirations, espoirs, challenges et tout leur cortège d’envies,
Modérer ses attentes n’exclut en rien le fait de relever des défis
C’est une bonne nouvelle !
Testez vous-même. Le mode attente d’abord : si j’obtiens ceci ou cela, je suis à la hauteur, si je ne l’obtiens pas, je suis un moins que rien. « Les attentes sont généralement liées à un besoin de reconnaissance et font se focaliser sur le résultat », explique Sylvaine Pascual. Vous vous attendez à être promu, ou augmenté, parce que vous travaillez efficacement, les gens devraient s’en rendre compte. Sauf que les gens ne s’en aperçoivent pas. Attendre une promotion ou une augmentation de salaire, penser qu’elles sont un dû est une façon d’endosser un rôle de victime (Je n’ai pas eu cette augmentation car ma hiérarchie est incapable de voir la qualité de mon travail. Et la réalité économique alors ? ne manquons-nous pas de vous opposer) au lieu d’être une chose que l’on doit aller chercher. Puis le mode défi : je suis très motivé pour occuper cette fonction, que vais-je mettre en œuvre pour y arriver ? « Le défi conduit à s’intéresser au comment faire plutôt qu’au résultat, il nous met dans l’action », poursuit Mme Pascual.
Le comment, donc, parlons-en.
Vous voulez cette promotion ? Allez la chercher en la demandant, en mettant en avant vos compétences, en manifestant votre intérêt, en valorisant ce que vous pouvez apporter dans ce poste. Allez-y en envisageant toutes les réponses possibles, en intégrant la possibilité du refus et en gardant en tête que quel que soit le résultat de vos démarches, au moins vous aurez agi.
« La reconnaissance est avant tout intérieure, c’est à nous de nous l’accorder"
Quand les attentes sont liées au statut, à la reconnaissance, elles peuvent ne pas produire le résultat escompté », souligne Sylvaine Pascual. À être dans le « Si j’avais, si j’étais, ça se passerait comme ça » on constate bien souvent que ce qui arrive est autre. Il ne s’agit donc pas quand on diminue ses attentes, ou mieux, quand on les fait disparaître, de minimiser ses objectifs mais de se concentrer sur les actions à mener. Ainsi, quand vous êtes en recherche d’emploi, n’attendez rien de votre présence en ligne sur les réseaux sociaux par exemple, mais faites tout pour qu’elle soit efficace.
Enfin, et ce n’est pas le moindre des arguments, gommer vos attentes vous rend le pouvoir. Vous en accordez ainsi moins aux autres, aux événements, aux circonstances sur lesquels vous n’exercez aucun contrôle.
Sophie Girardeau
Source : www.blog-pour-emploi.com