Par: Comptabilité 18-11-2013
La franchise est un des fondements de la performance de l'entreprise.
Et pourtant, le franc-parler n’est pas toujours, et souvent pas vraiment, de mise dans nombre de nos sociétés, tant de la part des dirigeants, des managers que des collaborateurs.
Il semble même que la langue de bois et les discours convenus l’emportent souvent sur des dialogues qui, pour être parfois tendus ou mouvementés, n’en sont pas moins constructifs.
Ce sont des questions de bon sens.
Les organisations ont trop vite fait de réduire les doutes et les critiques à des « états d’âme », se croyant dès lors autorisée à les rejeter avec un mépris certain… voire à les interdire !
Les entreprises dans lesquelles ceux qui osent parler doivent s’attendre à un retour de bâton sont très clairement en train de vieillir et de se refermer sur elles-mêmes, elles sont en danger à moyen et long terme, et ses professionnels les plus dynamiques sont probablement en train de regarder ailleurs…
En outre, en un temps où l’on pense indispensable et stratégique de recueillir et de partager les savoirs de l’entreprise – tout ce qu’on appelle son « capital immatériel » –, ce n’est certainement pas le moment de se priver des réflexions, avis et mise en garde de ses collaborateurs, comme de tout autre interlocuteur concerné.
Le franc-parler, bien avant d’être impertinent ou politiquement incorrect, est à concevoir comme une ressource de matière grise extrêmement féconde.
En effet, il arrive souvent que ceux qui ont des difficultés à formaliser froidement leur savoir devant une feuille ou devant leur écran d’ordinateur trouvent beaucoup plus aisément la voie de l’expression lorsqu’ils sont en situation d’argumenter pour défendre une position. Et si on les écoute un tant soit peu, on découvre une mine de réflexions, d’idées, de dispositions et de potentiels que l’on sous-estimait.
Sans compter qu’il y a là en germe la base d’une gestion de conflit efficace, et d’une anticipation de problèmes tout à fait salutaire.
Le franc-parler, une qualité qui nourrit la compétence collective
Le temps perdu, à court terme, à écouter, est largement regagné à moyen terme.
Reprenons l’exemple de la fidélisation des cadres : quelqu’un qui peut vous parler franchement et qui est vraiment écouté restera bien plus aisément avec vous que si vous en faites un exécutant de luxe.
Cela ne veut pas dire, c’est évident, que son avis l’emporte chaque fois, mais qu’il est pris en compte et discuté comme étant le propos d’un interlocuteur valable et reconnu comme tel.
Il en acceptera d’ailleurs d’autant mieux une décision qui ne va pas dans le sens qu’il souhaitait à l’origine, et il la servira ensuite avec plus de conviction.
Le franc-parler est ainsi une qualité qui nourrit la compétence collective. Savoir le suggérer et en créer les conditions est un art qui fait partie intégrante du management, au quotidien.
Au lieu d’être une atteinte à notre pouvoir ou à nos prérogatives de décideur ou de responsable, sa possibilité explicite conforte, pour nos interlocuteurs, une autorité de fond qui est sans aucun doute un facteur de succès.
Sources : rhinfo.com - Patrick Bouvard