L’âge, la grossesse, l'apparence physique… Les critères de discrimination à l’embauche sont encore nombreux selon les cols blancs. Et les entreprises peuvent mieux faire pour les endiguer.
84 % des cadres placent ainsi le critère de l’âge en haut de la liste des facteurs de discrimination
Mentir sur son CV est rédhibitoire. Pourtant, l’envie de se rajeunir démange les seniors, celle de taire son handicap chatouille les personnes handicapées… Et pour cause : les discriminations à l’embauche, bien qu’illégales, guettent chaque chercheur d’emploi. Et la première de toutes, c’est l’âge. Candidats et recruteurs le reconnaissent sans sourciller dans l’étude de l’Apec publiée mercredi dernier. 84 % des cadres placent ainsi le critère de l’âge en haut de la liste des facteurs de discrimination, comme 60 % des entreprises. La suite du classement diffère selon que l’on s’adresse aux recruteurs ou aux cadres. Ces derniers estiment que la grossesse est le deuxième facteur de discrimination le plus répandu, avant l’apparence physique, l’origine ethnique, la nationalité et le sexe. Pour les recruteurs, la seconde cause d’inégalité correspond à la nationalité, puis à l’apparence physique, au sexe, au handicap et à l’origine ethnique. Autant de discriminations pourtant interdites par la loi…
L'anglais, l'orthographe, l'informatique aussi facteurs de discrimination
D’autres éléments sont cités comme critères de discrimination, bien qu’ils n’aient rien d’illicites. Cadres et recruteurs placent tous deux en haut de leur liste la non maîtrise des outils informatiques. Suivent, du côté des cadres, le fait d’être au chômage depuis plus d’un an, ne pas maîtriser l’orthographe, ne pas maîtriser l’anglais, venir d’une autre fonction que celle du poste à pourvoir, mettre plus de deux heures pour se rendre au travail, ne pas avoir de diplôme égal ou supérieur à Bac+4, être un jeune diplômé Bac+4 ou plus et ne pas avoir le permis de conduite. Pour les entreprises, le second critère discriminant serait l’orthographe, puis le temps de transport de plus de deux heures, venir d’une autre fonction, l’anglais, le permis de conduire, avoir un diplôme inférieur à Bac+4, être au chômage depuis plus d’un an et enfin, le fait d’être jeune diplômé (Bac+4 ou plus).
34 % des cadres ont ressenti une discrimination en entretien d'embauche
Pourtant, les entreprises revendiquent l’équité de leurs méthodes de recrutement. Les offres d’emploi sont ainsi jugées comme la méthode la plus équitable par les entreprises, devant le CV classique et le CV anonyme, ce qui n’est pas l’avis des candidats. Pour eux, les concours sont la méthode la moins discriminante, avant les offres d’emploi et le CV anonyme. Pourtant, seules 5 % des entreprises ont recours au CV anonyme. Comme lui, les autres méthodes de recrutement visant à prévenir les discriminations restent peu utilisées par les sociétés. Seules 20 % d’entre elles ont ainsi recours aux méthodes de recrutement par simulation. Elles ne sont que 9 % à recruter via un questionnaire anonyme « sans CV » (sans demande de renseignement sur l’âge, le sexe et le diplôme). L’Apec souligne ainsi que les entreprises « sont perçues comme insuffisamment investies dans la lutte contre les discriminations ». Et ce ne sont pas les candidats qui diront le contraire. Ils sont de plus en plus nombreux à avoir ressenti une discrimination lors d’un entretien de recrutement (34 % en 2012 contre 28 % en 2005).
Sources : @ CadresOnline.com