La segmentation hommes /femmes du marché du travail est très (très) synthétiquement la suivante :
|
|
Majorité d'Hommes |
|
Gros écarts Hommes / Femmes |
|
Majorité de Femmes |
Cette période de crise « favorise » les femmes qui résistent mieux à la crise de l’emploi. Les hommes sont plus touchés par les destructions d’emploi.
Désormais plus diplômées que les hommes, les femmes sont aussi de plus en plus nombreuses à exercer une activité : plus de 58 % en 2009, contre 54 % dix ans plus tôt. Les conditions sont donc réunies pour bousculer l’ordre établi.
Mais depuis 2008, la dégradation économique impacte fortement l’emploi.
Quelles conséquences sur l’emploi des femmes ?
L’étude du Centre d’analyse stratégique révèle que la crise les pénalise moins que les hommes, précisément du fait de la segmentation du marché du travail.
De 2008 à 2011, environ 3/4 des destructions d’emploi dans l’Union européenne ont concerné les hommes. Pour la première fois, leur taux de chômage se place au niveau de celui des femmes.
Comme le précise la note, « les hommes sont surreprésentés dans les secteurs les plus touchés durant cette période, à l’inverse des femmes dont l’emploi se concentre dans les services, secteurs les moins affectés ».
Pour les créations d’emploi, le constat est le même : elles concernent principalement les femmes, dans les knowledge intensive services et les métiers très qualifiés.
Faut-il masculiniser les métiers de service ?
Un autre facteur, en lien direct avec la crise, renforce également la place des femmes sur l’échiquier du marché de l’emploi. L’enquête révèle qu’entre 2008 et 2010, le taux d’activité féminin a progressé.
A l’inverse de celui des hommes, en raison notamment d’un effet “added worker” : face à l’augmentation du risque de chômage de leur conjoint, les femmes sont plus nombreuses à aller sur le marché du travail.
Concernant le meilleur équilibre hommes-femmes dans les secteurs et les métiers, la note met en avant plusieurs pistes d’action :
- L’une, rapide à mettre en œuvre, vise la masculinisation des métiers de services à la personne, « qui pourrait être encouragée dans les politiques actuelles d’accompagnement des personnes en recherche d’emploi ».
- L’autre, au long cours, est affaire de politiques publiques, à la fois en termes d’éducation – par des démarches de sensibilisation des jeunes publics – et de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle.
Source : FocusRG - Gilles Marchand
