Deux jours, une nuit
Quel rapport entre un film projeté à Cannes et les dons de RTT entre collègues désormais autorisés par la loi ?
La fin de l’individualisme forcené, une nouvelle forme de rapports sociaux, et surtout la prise en compte de toutes ces foules sentimentales. Celles qui ne pensent pas qu’au pognon mais, de temps à autre, aux autres.
Le film, c’est celui des frères Dardenne, intitulé "Deux jours, une nuit", projeté cette semaine en sélection officielle au Festival de Cannes et dans les salles le 21 mai . Le film raconte l’histoire d’une ouvrière belge (incarnée par Marion Cotillard) en passe d’être licenciée. Pour lui éviter la sortie, elle doit convaincre neuf de ses collègues de ne pas toucher une prime de 1000 euros.
La loi, c’est celle qui officialise pour tous les salariés français, la possibilité de récupérer les RTT de ses collègues.
Comme l’avait fait l’un d’eux chez Badoit (voir l'article sur notre site : Aider les aidants) pour rester auprès de son fils gravement malade. Selon cette nouvelle loi dite « Salen » (du nom du député de Loire qui l’a portée), des salariés peuvent renoncer « anonymement et sans contrepartie à tout ou partie de leurs jours de repos non pris » au profit d'un collègue.
À condition qu’il soit parent d’un enfant, âgé de moins de 20 ans, « atteint d'une maladie, d'un handicap ou victime d'un accident d'une particulière gravité ». C’est un happy end législatif, puisque cette loi était en stand-by d'un vote du Sénat depuis deux ans alors qu'elle avait été adoptée en un temps record par l'Assemblée nationale.
Quant à la fin du film de Jean-Pierre et Luc Dardenne, on ne révèlera pas le résultat de la quête de leur héroïne. Mais une œuvre cinématographique, et une décision du Sénat viennent, la même semaine, rappeler que dans les ressources Humaines, le dernier mot cache encore une réalité.
Sources : Sylvaine DiPaquale, cadremploi